En français, le terme demeure d'un usage minoritaire. Sur un plan officiel, « Américain » est le seul terme indiqué dans le code de rédaction interinstitutionnel de l’Union européenne[6] ainsi que dans la Liste annexée à l’arrêté français du 4 novembre 1993, qui contient les recommandations de la France pour ses fonctionnaires sur l’usage des gentilés.
Le terme "états-unien" n'a de plus pas d'équivalent reconnu en langue anglaise. Il est, par ailleurs, majoritairement employé dans un contexte critique à l’égard des États-Unis (Viviane Serfaty, « La persuasion à l’heure d'internet. Quelques aspects de la cyberpropagande » [archive], Vingtième Siècle. Revue d'histoire, n°. 80, octobre-décembre 2003, Presses de Sciences-Po). Jacques Desrosiers, dans un article publié par le Bureau de Traduction du Canada, note que « le mot est marqué à gauche sur l’échiquier politique » et qu’il a peu de chances de passer réellement dans l’usage courant : « Pensons à tout ce qu’il faudrait rebaptiser. Ne dites pas : la guerre américano-mexicaine, dites : la guerre mexicano-états-unienne. Ne dites pas : la révolution américaine, les relations canado-américaines, le vin américain, etc. Dites : l’armée états-unienne, les Noirs états-uniens, Je me suis acheté une voiture états-unienne. Et n'oublions pas les cinquante États états-uniens. Nul ne contestera que la logique plaide pour états-unien. Mais en face il y a l’histoire, l’usage, la langue, l’euphonie, les habitudes. (...) De plus, s'il y a un brin d'anti-américanisme dans la promotion d'états-unien, forcément il sera lui aussi péjoratif. C'est comme si on remettait chaque fois sous le nez des Américains la carte du continent. »(« Nos Voisins les « États-Uniens ? » », L’Actualité langagière, décembre 2007).